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Photosynthèse
2/7 : Structures impliquées

 

La photosynthèse implique un appareillage complexe qui peut être étudié à différents niveaux, de l'organisme entier aux molécules fonctionnelles. Ceci est particulièrement vrai pour les cormophytes et notamment pour les plantes supérieures (spermaphytes chez lesquelles toutes les cellules ne réalisent pas la photosynthèse).

Chez les thallophyles, en général, la photosynthèse se réalise dans la plupart des cellules du thalle. Quelle que soit leur couleur apparente, les algues possèdent de la chlorophylle, pigment principal de la photosynthèse. Chez les cormophytes, la photosynthèse se réalise dans les cellules chlorophylliennes des feuilles, parfois des tiges.

 

LA FEUILLE

Chez les plantes supérieures seuls les organes aériens de la plante et principalement les feuilles sont de couleur verte et réalisent la photosynthèse. Le végétal entier est autotrophe mais par suite de la spécialisation des cellules des tissus et des organes, seules certaines parties réalisent la photosynthèse. L'organe où est principalement réalisée la photosynthèse, est la feuille.

Coupe Schéma
fig. 01 : Coupe transversale d'une feuille de dicotylédones

La feuille est formée le plus souvent d'un pétiole et d'une lame applatie (le limbe) ce qui assure une grande surface orientée horizontalement donc perpendiculairement aux rayons lumineux (fig 01).

En section transversale (fig 01), le limbe est constitué d'un épiderme supérieur (ép.sup), d'un parenchyme pallissadique chlorophyllien (par.pal), d'un parenchyme lacuneux (par.lac, grandes lacunes aérifères) également chlorophyllien et d'un épiderme inférieur (ép.inf). Les épidermes, non chlorophylliens, sont recouverts d'une cuticule et contiennent des stomates (sto) qui assurent les échanges gazeux entre les parenchymes chlorophylliens et le milieu extérieur. La densité en stomates est fréquemment plus forte sur la face inférieure de la feuille. Le limbe est parcouru par des nervures dont une principale. Elles sont constituées principalement de tissus conducteurs (xylème et phloème) et de tissus de soutien protecteurs (collenchyme et sclérenchyme).

Chez les monocotylédones, l'orientation de la feuille est souvent verticale (exemple : graminées et liliacées). Les parenchymes assimilateurs et les stomates sont alors également répartis sur les deux faces.

 

LA CELLULE CHLOROPHYLLIENNE

Des cellules chlorophylliennes peuvent facilement être observées en utilisant une petite plante aquatique, l'élodée du Canada. Ses feuilles constituées de deux assises de cellules seulement se prêtent bien à une étude en microscopie sans aucun traitement préalable.

Elodée du Canada Elodée du Canada
Vue générale d'un rameau d'élodée du Canada (X 3). Les feuilles sont disposées par groupe de 3 au niveau des noeuds. Le bourgeon est à gauche. Une cellule chlorophyllienne de la feuille d'élodée. La cellule est délimitée par sa paroi. Les organites sphériques visibles sont les chloroplastes
fig. 02 : Elodée du Canada
Cellule chlorophyllienne
fig. 03 : Schéma général d'une cellule chlorophyllienne

Chez les Eucaryotes, la cellule végétale diffère de la cellule animale par 3 caractères structuraux qui se traduisent par des caractères physiologiques. Ces caractères ont des implications fondamentales sur la morphologie, la biologie et la physiologie des organismes végétaux.

 

LE CHLOROPLASTE

Le chloroplaste est un organite que l'on ne trouve que dans les tissus verts des végétaux verts (la couleur verte due à la chlorophylle pouvant être masquée par des pigments supplémentaires (thalles des algues rouges par exemple).

En microscopie photonique, les chloroplastes sont bien visibles grâce à leur couleur verte (fig 02). A fort grossissement, on peut distinguer une structure plus ou moins granulaire (fig 04). C'est en microscopie électronique que la structure des chloroplastes a été établie grâce à différentes techniques. Le chloroplaste est entouré d'une enveloppe constituée d'une double membrane. Il contient des sacs lamellaires appelés thylakoïdes formés d'une membrane et limitant un espace intrathylakoïdaire. Certains thylakoïdes de forme plus ou moins discoïdale sont associés en piles appelés granum. Les granas sont réunis par des thylakoïdes intergranaires. A fort grossissement on distingue des granulations interprétées comme des ribosomes et des filaments d'ADN. Des régions claires non limitées par une membrane situées entre les thylakoïdes intergranaires contiennent l'amidon synthétisé et mis en réserve durant la journée.

Elodée du Canada Elodée du Canada
Schéma simplifié d'un chloroplaste. Vue tridimentionnelle reconstituée d'un chloroplaste.
fig. 04 : Le chloroplaste est entouré par une enveloppe formée de 2 membranes.
A l'intérieur, on observe un système membranaire de sacs applatis (thylakoïdes). Il est constitué de thylakoïdes de grande taille (thylakoïdes intergranaires) et de thylakoïdes (en disques applatis) formant les grana. Notons de plus, des ribosomes et des molécules d'ADN dans l'espace interne appelé stroma.
Détail des thylakoïdes
fig. 05 : Détail des thylakoïdes granaires en coloration négative.
Les thylakoïdes intergranaires sont libres. Les thylakoïdes granaires sont accolés par leurs membranes.

 

LE THYLAKOÏDE

La membrane des thylakoïdes apparaît granulaire (fig. 05). Ces particules représentent des complexes protéiques. Sur les bords des thylakoïdes granaires, certaines particules pédonculées dépassent largement de la membrane. Elles ont été identifiées comme des ATP - synthases.
La technique du cryodécapage, en fracturant à froid les membranes, a permis de connaître la distribution des complexes protéiques intramembranaires.

L'isolement des chloroplastes, relativement aisé par suite de la taille de ces organites permet d'obtenir des fractions pures et fonctionnelles. A l'aide de chocs osmotiques (baisse de la concentration en saccharose du milieu), on peut faire éclater les chloroplastes. Dans certaines conditions, il est possible par centrifugation différentielle de séparer les divers constituants (enveloppe, thylakoïdes granaires, thylakoïdes intergranaires, stroma). Différentes techniques d'analyse biochimique permettent de connaître leur constitution. Par exemple, l'utilisation de détergents, en dissolvant les lipides membranaires permet de recueillir puis de séparer et d'analyser les divers complexes protéiques.

Le tableau suivant donne la distribution de quelques éléments fondamentaux :

Localisation Type de molécule
Enveloppe Transporteurs membranaires
Thylakoïdes

Les molécules principales sont regroupées sous forme de 4 complexes importants :

- Les photosystèmes I et II (PSI et PSII) comportant en particulier des molécules de chlorophylle
- Un complexe protéique comportant des cytochromes
- des ATP synthases

Stroma NADP
rubisCO et enzymes du cycle de Calvin
produits de la photosynthèse (amidon et sucres)
ADN et ARN (ribosomes)

La composition des différents territoires est en relation avec leur fonctionnement comme on le verra en détail dans les chapitres suivants.

 

 

Auteurs : Laboratoire "BIOLOGIE ET MULTIMÉDIA" UPMC, 2000

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