La perte de charge dépend de la nature du média filtrant et de ce qui est collecté. Elle varie en fonction du temps c'est à dire en fonction de l'accumulation des poussières entre deux nettoyages. Comme les poussières sont plus ou moins compressibles, la perte de charge ne varie pas de manière linéaire en fonction du temps.
L'équation suivante traduit le fait que la perte de charge est constituée de deux facteurs, l'un lié au média, l'autre au gâteau de filtration :
Δp= μ (k1cv2+k2v) (4. 18)
avec
- c concentration de poussières,
- v vitesse de filtration,
- k1 et k2 constantes liées aux poussières et au média respectivement.
On peut alors écrire que la dépendance de la perte de charge à la vitesse suit une loi empirique de la forme :
Δp= kvn (4. 19)
avec n exposant compris entre 1,3 et 1,6 selon les applications.
En pratique, on va accumuler les poussières à des intervalles préfixés ou bien jusqu'à ce qu'une perte de charge prédéterminée soit atteinte. Après décolmatage, la perte de charge redescend à une valeur basse et le cycle reprend.
Notons que l'on n'a pas spécialement intérêt à opérer à trop faible perte de charge, car la présence permanente d'une petite couche de poussières protège le média contre un encrassement direct par pénétration des poussières. De plus, un décolmatage trop violent risque d'user prématurément les manches.