Séparation Solide-Fluide
Chapitre 1. Etude de la décantation
1.1. Décantation d'une particule isolée : Cas des suspensions diluées
1.2. Calcul de décanteurs traitant les suspensions diluées
1.3. Cas d'une suspension diluée de particules ayant tendance à floculer
1.3.1. Vitesse de sédimentation
1.3.2. Calcul d'un décanteur traitant les suspensions floculées
1.3.3. Description des décanteurs traitant les suspensions diluées
1.4. Sédimentation de suspensions concentrées
1.5. Epaississement des boues
Chapitre 2. Ecoulements des fluides à travers les milieux poreux
Chapitre 3. La filtration
Chapitre 4. Séparation gaz-solide - Dépoussièrage
Exercices
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1.3.2. Calcul d'un décanteur traitant les suspensions floculées

L'analyse en laboratoire consiste à effectuer des essais de sédimentation dans une colonne permettant la prise d'échantillons à des profondeurs diverses et à des intervalles de temps déterminés.
La mesure des matières en suspension dans ces échantillons permet de calculer le pourcentage d’élimination correspondant.
L'ensemble de ces résultats, reporté graphiquement, permet de tracer des courbes d'iso-rendement, (Figure 1.9) servant de base au calcul d'un bassin de sédimentation.
Il est indispensable que la hauteur de la colonne soit la même que celle d'un décanteur classique (3 mètres), et que son diamètre soit suffisant pour éviter les effets de parois.
Un diamètre de 20 à 30 cm est conseillé.

Figure 1. 8 : Colonne de laboratoire

Figure 1. 9 : courbes de mêmes pourcentages d’élimination des particules : courbes d’iso-rendement


A partir de ce genre de construction graphique, on peut évaluer le pourcentage de particules éliminées par un bassin idéal de décantation, en fonction de divers temps de rétention et de diverses profondeurs, à l’aide de l’équation suivante :

(1. 23)

  • R : pourcentage total des particules éliminées dans un bassin de décantation idéal (rendement)
  • R1, R2, …, Rn : pourcentages des particules éliminées dans un bassin de décantation idéal, à une profondeur h, après un temps de rétention t
  • Δh1, Δh2, …., Δhn : hauteurs moyennes entre deux courbes de même pourcentage d’élimination des particules
  • H : hauteur totale de la colonne

Exemple 1. 1 :

Un essai de décantation en colonne réalisé en laboratoire a donné les résultats présentés au Tableau 1. 1.
Quel est le pourcentage de particules éliminées dans un bassin dont la profondeur utile est de 1,8 m et la période de rétention de 25 min ?

Tableau 1. 1 : pourcentage de particules éliminées en fonction du temps et de la profondeur

Temps (min)

Profondeur (m)

0,60 1,20 1,80

10

20

30

40

70

31

59

67,2

69

73

21,3

49

61

65

69

14,1

40

55,6

60,8

66,7


Solution

a) On trace le graphique de la variation du pourcentage de particules éliminées en fonction de la profondeur et du temps de décantation
b) On calcule le rendement en utilisant l’équation (1. 23)


Figure 1. 10 : première étape de la construction graphique (détermination des temps de rétention (les verticales) pour diverses iso-rendements (les horizontales)


Figure 1. 11 : courbes d’iso-rendement

Exemple 1. 2 :

On soumet à un essai de décantation en colonne des eaux usées contenant 400 mg/l de matières en suspension. A partir de l’analyse d’échantillons prélevés à intervalles réguliers, on obtient les résultats présentés au Tableau 1. 2.
Quelle est la charge superficielle et le temps de rétention requis pour réduire la concentration de matières en suspension à 150 mg/l ?
La profondeur du décanteur est de 1,8 m. Le facteurs de sécurité applicables à la charge superficielle et au temps de rétention sont respectivement de 1,5 et de 1,75.


Tableau 1. 2 : pourcentage des particules éliminées en fonction du temps et de la profondeur

Temps (min)

Profondeur (m)

 
0,60
1,20
1,80

5

10

20

40

60

90

120

41

50

60

67

72

73

76

19

33

45

58

62

70

74

15

31

38

54

59

63

71

 

Solution

A l’aide des résultats du Tableau 1. 2, on trace les courbes de mêmes pourcentages d’élimination des particules (Figure 1. 13). L’objectif des 150 mg/l correspond à un rendement de 62,5%, puisque . On obtient la valeur de la charge superficielle ou du temps de rétention en fonction du rendement (Figure 1. 14). A titre d’exemple, à un temps de rétention de 35 min correspond une charge superficielle de m/min ou 3,09 m/h. Le pourcentage des matières en suspension éliminés est alors de

Figure 1. 12 : première étape de la construction graphique (détermination des temps de rétention (les verticales) pour diverses iso-rendements (les horizontales)

 

Figure 1. 13 : courbes d’isorendement

En effectuant les calculs pour des temps de rétention de 40 et 45 min, on obtient les résultats présentés au Tableau 1. 3, à partir des quels on trace la courbe de la Figure 1. 14. De là, on déduit aisément qu’un rendement de 62,5% exige un temps de rétention de 43 min, ce qui correspond à une charge superficielle de 2,5 m/h. Le décanteur doit donc avoir un temps de rétention de 1,75*43=75 min et une charge superficielle de .

Tableau 1. 3 : charge superficielle te rendement calculés en fonction du temps

Temps de rétention (min)

Charge superficielle (m/h)

Rendement (%)

35

40

45

3,09

2,70

2,40

58,0

61,7

62,9

 

Figure 1. 14 : variation du temps de rétention et de la charge superficielle en fonction du rendement

 

Décanteur à flux vertical

La démarche expérimentale est la même que précédemment. On se reporte à un faisceau de courbes tel que celui de la figure précédente, où il suffit de déterminer le pourcentage de matières solides totalement éliminées, correspondant à une durée de rétention que l'on se fixe, en interpolant si nécessaire.

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